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TRASHMOVIES
29 juin 2011

HISTORY OF VIOLENCE

violence

Réalisé par David Cronenberg, A history of violence relate l'existence paisible d'un père de famille américain, dont le passé trouble refait brutalement surface. Il ne pourra dissimuler très longtemps à ses proches ni à lui même, qui il est vraiment. Et c'est là la question: qui est en réalité ce barman modèle?

L'impossible choix entre rédemption et vérité

Le mal commis dans le pâssé par Tom Stall, héros de ce film, est irréversible. Il n'y a pas de milieu assez absorbant sur terre pour éponger ce qu'il est. Son être et sa vie sont marqués par la permanence, et l'échec de sa métamorphose montre que l'existence se stratifie sans se dissoudre. Il n'a alors d'autre choix que le dol pour se reconstruire. Une tromperie rédemptrice qui lui permet d'oublier pour un temps ce qu'il est. Mais très vite il sera confondu, et il lui faudra alors dépasser le seul mensonge pour prendre les armes afin accomplir son fratricide et funeste destin. Dressant avec majesté un tableau de ce qu'est l'épreuve en tant qu'héritage de nos choix passés.

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Sa vie reconstruite montre sa volonté profonde d'accéder au "bonheur" et de faire le bien. Une félicité que Cronenberg voit à son paroxysme dans la vie familiale modèle, routinière et humble. En somme dans le confort, la procréation, et la stabilité à tous points de vue. Des idéaux intemporels certes, mais qui peuvent engendrer quelques confusions. Comme par exemple la légitimation du meurtre en cas de légitime défense, qui va jusqu'à la quasi divinisation du héros ayant su s'arroger la toute puissance, sur la vie comme sur la mort. Or, pareille conception de la justice occulte non seulement la personnalité de celui qui la dispense, mais aussi et surtout l’atrocité objective des moyens qu'il utilise.

Du Cronenberg contenu et concret

A history of violence est semble t'il le premier film de Cronenberg à être plus étrange dans son scénario que dans son sujet. Soit qu'il courbe enfin l'échine sous le joug des conventions, soit qu'il discipline avec recul et sagesse l'imaginaire délirant qui est le sien. Toujours est il qu'il est ici très concret, ne traitant "que" de criminalité. Il s'y emploie qui plus est avec une retenue évidente, car on ne recense qu'un seul plan sanguinolent, d'une seconde à peine, dans tout le film. Et tout cela, loin de le desservir en le privant de sa griffe, lui permet au contraire d'aboutir à une degré supérieur de son travail. 

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En effet il délivre une oeuvre très riche en enseignements et en sens. Livrant une réflexion évidente sur la rédemption, mais aussi sur des sujets plus proches de tout un chacun, et forts émotionnellement, tels que le pardon, la force de la coutume, la relation père fils... Il s'écarte des influences et des artifices pour se concentrer sur la réalité moderne et la peint avec endémisme, sans se rattacher à aucun mythe ni religieux ni moral. Il se rapproche ainsi de l’empirisme positif, qui constate sans mythifier. 


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