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TRASHMOVIES
30 mars 2009

LADY KILLERS

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Ce film est un remake, très fidèle, d'un autre du même nom réalisé par Alexander Mackendrick en 1955. Les frères Coen ont réutilisé le scénario mais en modifiant totalement les personnages et le cadre, ainsi qu'en y ajoutant leur griffe à la fois burlesque et envoutante. Le remake semble donc être une de leur spécialité comme l'affirme encore leur dernier film "true grit".

Le paroxysme de l'illusion

Le titre du film n'évoque rien de concret, que du flou... "Tueurs de dames", en effet nous inspire immédiatement plusieurs interprétations possibles (gang de tueurs en série, complot, sadiques...). Et ca n'est en réalité qu'à la fin du film que l'on comprend le titre. Tout concours à ce flou. Comme par exemple la personnalité de Tom Hanks, qui est celle d'un dandy lettré irréprochable d'apparence, mais qui en vérité est un malfrat de la pire espèce.  Et finalement le spectateur est face à des personnages à double visage, aux personnalités multiples, le maintenant en état de curiosité amusée.

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Pour m'appuyer je citerais un des plus beaux plans du film, juste après que l'on ait compris qui était vraiment Tom Hanks, ce dernier perd son vêtement blanc, qui s'envole dans l'insondable voute céleste aux reflets pleins de beauté et d'illusion. Et dès lors que son vêtement s'est perdu dans l'imensité des cieux, le spectateur comprend qu'il n'était pas celui qu'il pensait au fond. Enfin, tout l'objectif de Tom hanks et de sa bande pendant tout le film, est de créer une illusion parfaite aux yeux de la vieille dame. Or qu'est ce que l'illusion sinon la manière artistique de flouter la réalité?

 

 Une fresque moderne des USA

Il est des films apatrides, ou des films orphelins...  il en est même beaucoup. Il en est même où le lieu est imaginaire, mais il en est d'autres où il est sublimé par une sorte de nationalisme à la fois onthologique et introspectif.
Expliquons nous, le nationalisme des frères coen est onthologique car il existe, il est présent, on ne peut le nier dans leurs films. Dans Lady killers il se manifeste par l’exaltation de la communauté afro constituant un microcosme intellectuel, coutumier, culturel et religieux au sein même des USA. La scène de Gospel est très illustratrice. Aussi c'est une vision moderne et décomplexée de l'Amérique que donnent à voir les frères Coën.

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Ce patriotisme est également introspectif. Car la fin du film nous décrit une Amérique incohérente, qui ne se comprend pas. Les races ne font que cohabiter sans pouvoir interférer ni se comprendre pleinement. Et l'idée des réalisateurs semble être que le panachage entre les traditions des immigrés, et leur adaptation à leur pays d'acceuil, est le point de départ d'une entraide en quelque sorte métaphysique pour affronter le monde de demain. Ils dépassent la seule complémentarité des ethnies pour lui substituer l'obligatoire éducation interactive des peuples entre eux, dans un monde ou frontières et distances s'abolissent. Leur cinéma semble être dépassé par une magnifique fresque de la diversité et de la richesse des USA, tout en livrant des récits où les valeurs sont remises en question. ce qui est la marque d'un cinéma riche et pensé. La marque d'un cinéma digne d'être vu.

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